Voyage au pays des boxeurs

170 x 240
256 pages
Broché
Design Lawrence Bitterly

32 €
ISBN 9782348075643

Interforum

Comment peut-on être boxeur professionnel ? Sociologue initié à l’art de la frappe, « Busy » Louie nous emmène au pays des pugilistes de l’hyperghetto de Chicago pour y goûter la saveur et la douleur de l’action entre les cordes. Loin des clichés journalistiques et littéraires, il nous fait palper la trame du lancinant labeur quotidien dans le gym, îlot d’ordre et de morale dans un océan de destruction et de dangers ; partager la dévotion des boxeurs au catéchisme du « sacrifice », code de vie ascétique qui régule leur relation au monde profane – nourriture, vie sociale, sexe. Et il nous fait vibrer lors des tournois amateurs et entrer dans les coulisses et l’intimité des matches des galas professionnels.
Maîtriser un art du corps honorifique, s’immerger dans un monde sensuel et moral, ressentir le frisson de l’affrontement sur scène, entrer dans cette communion homoérotique et cependant chaste qu’est le combat, accéder à un grade supérieur de masculinité, et construire un soi glorieux dont attestent la clameur de la foule, l’estime des pairs et l’admiration des proches : tels sont les bénéfices existentiels que le pugilisme garantit à ceux qui s’y adonnent, à défaut de servir de vecteur de promotion économique et d’ascension sociale. Risques physiques et profits symboliques, ce qui ne veut pas dire illusoires ou secondaires, bien au contraire, car l’homme est, foncièrement, un animal spirituel autant que de chair et de sang. Ainsi se résout le mystère de l’homo pugilisticus, pris dans les rets de l’amour doux-amer qu’il voue à son métier.

Textes et photographies de Loïc Wacquant

Prix du document sportif 2023 de l’Association des Écrivains Sportifs

Loïc Wacquant est sociologue, professeur à l’Université de Californie à Berkeley et chercheur associé au Centre de sociologie européenne à Paris. Ses travaux portent sur la marginalité urbaine, la domination raciale, l’État pénal, le corps et l’épistémologie des sciences sociales. Ses livres sont traduits en vingt langues et comprennent Corps et âme. Carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur (Agone, 2002), Parias urbains (La Découverte, 2007), Les Prisons de la misère (Raisons d’agir Éditions, 2015), et Invitation à la sociologie réflexive (avec Pierre Bourdieu, Seuil, 2014).

Presse

Dans un livre à paraître le 15 septembre, le sociologue Loïc Wacquant revient sur son expérience de boxeur, il y a une trentaine d’années à Chicago. Analysant à la fois l’espérance d’ascension sociale (souvent déçue) de ses camarades, leur vie et leur travail quotidien, les privations qu’ils s’imposent afin de remporter leurs combats, il rend hommage à un sport dont le prestige décline.

Le Monde Diplomatique - 01/08/2022

Doctorant en sociologie à Chicago en 1988, Loïc Wacquant s’inscrit un jour dans un club de boxe du ghetto noir. « J’étais le seul Blanc de la salle, le seul à porter des lunettes […]. Et puis, j’étais plutôt incompétent », écrit-il dans ce livre hybride, à la fois album-photo, ouvrage savant et journal de bord d’un boxeur amateur. Et si l’auteur a pris sa part de coups, le lecteur reçoit, lui, des uppercuts d’humanité.

Claire Fleury - L'OBS - 01/09/2022

IMAGE DU MOIS – Les formes élémentaires de la boxe. Dans son essai Les Jeux et les Hommes (1958), le sociologue Roger Caillois identifie quatre grands types de jeu. […] Dans un beau livre en forme de Voyage au pays des boxeurs, le sociologue et pugiliste amateur Loïc Wacquant reprend cette classification pour montrer que la boxe illustre les quatre catégories à la fois. En ce sens la boxe apparaît comme une forme de jeu si fondamentale qu’elle les rassemble tous.

Fabien Trécourt - Sciences Humaines - 01/09/2022

Mais c’est dans la lumière crue du ring que la raison d’être du boxeur prend tout son sens. Le livre laisse alors place aux « putain de sensations » du combat : la jubilation du coup bien porté, le vertige de l’affrontement tête contre tête et la clameur des spectateurs.

Clara Degiovanni - Philosophie magazine - 01/10/2022

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